L’année 1828, la dernière de sa trop courte existence, fut pour Schubert une année particulièrement féconde, riche de chefs-d’œuvre au centre desquels culminent le Quintette en ut majeur avec deux violoncelles et la Messe en mi bémol majeur.

Schubert avait dix-sept ans, lorsqu’en 1814, il écrivit la première de ses six messes latines, soit quatre partitions de jeunesse de dimensions modestes et d’effectif plus ou moins réduit, teintées çà et là d’accents mozartiens, et deux œuvres de la pleine maturité, la Messe en la bémol majeur D 678 achevée en 1822 et la monumentale Messe en mi bémol majeur D 950 composée entre juin et juillet 1828, quelques mois avant sa mort.

Digne des pièces maîtresses de Bach, de Mozart, de Beethoven et de Bruckner, cette dernière page grandiose et émouvante, et en même temps simple et recueillie, atteint à une puissance et à une profondeur de pensée exceptionnelles.