Au milieu du XIXe siècle, le pianiste virtuose occupe une place centrale dans la vie musicale occidentale. Aucun concert ne peut faire l’économie d’un nom célèbre ou d’un morceau de bravoure stratégiquement inséré dans le programme.

L’art de délier les doigts de Karl Czerny (1791-1857) est l’un des recueils les plus spectaculaires d’études du xixe siècle. Moins pour les développements de chaque pièce que pour le systématisme du travail de la main, systématisme qui s’organise selon plusieurs axes essentiels. Le pianiste moderne – selon Czerny – doit acquérir un jeu « égal » (études n°5, 21, 32 et 38) qui permet l’assurance et l’élégance, une sorte de sérénité que le pédagogue nomme « tranquillité » du jeu…Le jeune virtuose est alors prêt à se lancer dans des oeuvres plus ambitieuses encore : pourquoi pas les études de concert de Franz Liszt ou de Stephen Heller…