Distillés avec parcimonie au fil de la vie très brève de Franz Schubert, les quelques opus qui constituent l’œuvre pour violon et piano du compositeur fascinent et intriguent, écrivant les épisodes d’une histoire certes fragmentaire, mais en réalité profondément unifiée dans une mystérieuse nostalgie de l’ailleurs. Situées quelque part entre la miniature du lied et des grandes formes symphoniques, ces pièces ouvrent des fenêtres innombrables sur l’univers contrasté et tourmenté de Schubert. Le choix que Nathalia et Maria Milstein ont fait d’un magnifique piano Blüthner de 1857 participe pleinement de cette quête de l’inouï à laquelle nous convie ce disque.