Brigitte Engerer

Compilation, Récital, Musique Symphonique, Musique de chambre, Musique religieuse

Brigitte Engerer

« Elle a prouvé qu’elle était l’une des plus grandes pianistes du monde. » NEW YORK TIMES

Des études musicales commencées à l’âge de cinq ans, un premier concert donné en public l’année suivante, tels sont les débuts de Brigitte Engerer…

Elle obtient à quinze ans, au Conservatoire de Paris, un premier prix de piano à l’unanimité.
A seize ans, elle est lauréate du Concours Marguerite Long et accepte l’invitation du Conservatoire de musique de Moscou d’aller suivre pendant cinq ans les cours de perfectionnement de S. Neuhaus, qui dira d’elle qu’elle était « l’une des pianistes les plus brillantes et les plus originales de sa génération ». « Son jeu se caractérise par son sens artistique, son esprit romantique, son ampleur, la perfection de sa technique, ainsi que par un sens innée d’établir le contact avec l’auditoire ». Elle sera par la suite lauréate du Concours Tchaïkovski et du Concours Reine Elisabeth de Belgique.

La carrière internationale de Brigitte Engerer prend un tournant décisif en 1980 lorsque H. von Karajan, après l’avoir entendue, l’invite à jouer avec l’Orchestre Philharmonique de Berlin ; Daniel Barenboim l’invitera à jouer avec l’Orchestre de Paris, Zubin Mehta avec le New York Philharmonic au Lincoln Center à New York.

Elle fait ainsi d’éclatants débuts avec un égal succès à Berlin, Paris, Vienne et New York, où elle triomphe au Carnegie Hall. Depuis, Brigitte Engerer s’est produite dans le monde entier en récital ou avec les orchestres les plus renommés : l’Orchestre de Paris, le Philharmonique de Berlin, le New York Philharmonic, le Royal Philharmonic Orchestra de Londres, le Los Angeles Philharmonic, le Chicago Symphony Orchestra, le Philharmonique de Berlin, le London Symphony Orchestra, l’Orchestre symphonique de Vienne, l’Orchestre symphonique de Montréal, l’Orchestre symphonique de Detroit, l’Orchestre philharmonique de Saint-Pétersbourg, l’Orchestre philharmonique de Munich, le Tokyo NHK Symphony, l’Orchestra National de Belgique, l’Orchestre National de France, … sous la baguette des chefs les plus réputés comme Barenboim, Mehta, Kondrashin, Neumann, Bender, Krivine, Rostropovich, Casadesus, Bertini, Chailly, Rowicki, Leitner, Foster, López Cobos…

Son infaillibilité, y compris dans les concertos romantiques les plus redoutables, et sa présence rayonnante n’occultent pas un tempérament plus torturé, raffiné et sensible. Il suffit de l’écouter avec ses partenaires chambristes, tels que O. Charlier, H. Mercier, D. Geringas, D. Sitkovetsky, H. Demarquette, B. Berezovsky, A. Kniaziev, O. Maisenberg ou G. Caussé, ainsi qu’avec
Laurence Equilbey et le Choeur Accentus, pour se rendre compte de la délicatesse, de la subtilité de son jeu ainsi que de la connivence qu’elle établit avec eux.

Brigitte Engerer a enregistré pour Mirare, des pièces pour piano seul (« Rêve d’amour », « Souvenirs d’enfance », « Hymne à la nuit » et les Harmonies poétiques et religieuses de Liszt), et les Suites pour deux pianos de Rachmaninov avec B. Berezovsky. Chez Harmonia Mundi, elle a enregistré l’intégrale des Nocturnes de Chopin, des sonates de Beethoven, Grieg, Schumann avec O. Charlier ; chez Intrada, l’intégrale de la musique de chambre de Chopin avec le violoncelliste H. Demarquette. Elle a également gravé, avec le Choeur Accentus et L. Equilbey, le Via Crucis de Liszt, et le Stabat Mater de Dvorák.

Attirant les éloges par sa maturité et une sensibilité rare, par la puissance et la délicatesse de son jeu, Brigitte Engerer prend naturellement place parmi les grands interprètes de sa génération. Depuis 1992, elle enseignait au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris.

Le gouvernement français a nommé Brigitte Engerer Chevalier de la Légion d’Honneur, Officier du Mérite et Commandeur des Arts et Lettres.

Brigitte Engerer s’est éteinte le 23 juin 2012, à l’âge de 59 ans. La maladie contre laquelle elle luttait depuis plusieurs années a eu raison de sa résistance et de son courage. Le 12 juin, Brigitte Engerer, diminuée mais combative, se produisait au théâtre des Champs-Elysées pour ce qui devait être son dernier concert.

« A la fois reine et gitane, d’une générosité folle, d’une fidélité sans faille, d’une humanité incroyable, Brigitte Engerer était une artiste totale, car elle se dépensait sans compter pour son art, ses partenaires, ses amis et son public. Depuis Samson François, aucun pianiste français n’est parvenu à ce degré de don de soi, brûlant la vie par les deux bouts, possédant à la fois cet appétit de l’existence dans l’instant présent, ce goût insensé du risque et ce sens de l’éternité qui constituent, dans leur impossible, nécessaire et tragique mélange, le secret indicible du génie musical. »

Olivier Bellamy

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